Depuis déjà six ans, le Centre québécois de développement durable, avec le projet PME Durable 02, s’emploie à sensibiliser, promouvoir et, surtout, à encourager l’intégration des pratiques de développement durable dans les stratégies d’affaires des entreprises du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Pour y arriver, il peut compter sur la mobilisation de 33 organismes de développement économique régional qui, eux aussi, tendent à intégrer le développement durable dans leurs services et accompagnement. Voici comment l’a fait le Créneau d’excellence AgroBoréal, organisation membre de la Table régionale en développement durable en entreprise au Saguenay–Lac-Saint-Jean : Julie Perron, du CQDD s’entretient avec sa directrice générale, Isabelle T. Rivard.
Julie Perron (JP) : Dis-moi Isabelle, comment le créneau intègre le développement durable (DD) dans sa stratégie?
Isabelle T. Rivard (ITR) : D’abord, le développement durable n’est pas un objectif : il est intégré de façon transversale dans toutes nos actions. Notre vision en est un bel exemple : « Faire du Saguenay–Lac-Saint-Jean un leader en développement agroalimentaire boréal et durable. » Par ailleurs, on croit fermement que les pratiques d’affaires responsables sont un des éléments distinctifs du secteur agroalimentaire régional tout comme le terroir boréal, l’organisation en filières et l’expertise des organisations de soutien. On a donc orienté nos axes d’intervention en ce sens tout en considérant les différentes thématiques du développement durable. Par exemple, la thématique sociale se retrouvera dans nos axes « mobilisation et réseautage » et « capital humain » ainsi que la thématique économique dans nos axes « environnement d’affaires » et « mise en marché ».
JP : Comment ça se traduit concrètement le DD dans vos initiatives et vos projets?
ITR : On le retrouve dans notre programme de certification AgroBoréal, où il fait partie du principe fondamental « pratiques responsables ». Des exigences y sont aussi associées : les entreprises déposant une demande de certification doivent présenter un rapport diagnostic ainsi qu’un plan d’action en développement durable pour être éligible. D’ailleurs, nous recommandons aux demandeurs d’utiliser l’application Web en développement durable, l’Activateur, développé par le CQDD, pour produire un autodiagnostic ainsi qu’un plan d’action en développement durable, ce qui leur facilite la tâche et nous assure une certaine uniformité.
Ensuite, nous participons au déploiement de la Charte Borée qui a la volonté d’apporter un vent de changement vers une alimentation durable. Cette initiative est une occasion de plus pour nous d’arrimer nos actions avec celles des autres partenaires de l’industrie vers une vision commune.
La collaboration est au cœur de nos façons de faire ce qui fait que nos partenaires nous impliquent souvent dans leurs initiatives. Ainsi, on a collaboré avec le CQDD à la mise sur pied d’une cohorte de formation-coaching pour des entreprises agroalimentaire. On souhaite aussi renouveler prochainement notre collaboration dans le nouveau projet, lancé le 23 avril, Économie circulaire Saguenay–Lac-Saint-Jean. On ne sait pas encore exactement quelle forme ça prendra mais on sait qu’on veut utiliser ce nouvel outil.
On appui aussi des projets d’innovation axés sur l’amélioration des pratiques agricoles dans le but de diminuer leur impact environnemental et de mieux répondre aux attentes des différents marchés.
De même, on a travaillé au montage du projet de Pacte agricole durable de Nutrinor dans leurs démarches de financement.
Ah oui, j’oubliais! On travaille avec Fondaction pour soutenir les projets à fort potentiel mettant de l’avant l’innovation et les pratiques responsables. Fondaction a mis sur pied une plateforme d’investissement dédié au secteur et nous les soutenons, entre autres, dans l’analyse des demandes via un comité aviseur composé de partenaires régionaux de l’industrie, du milieu socioéconomique, de l’innovation et du développement durable.
JP : Finalement, explique-moi pourquoi le créneau a autant à cœur le DD?
ITR : Parce qu’on veut s’arrimer le plus possible avec les entreprises de notre secteur qui développent une sensibilité croissante à leur responsabilité sociale et leur impact sur l’environnement. On veut aussi s’assurer que l’offre régionale répondent aux préoccupations grandissantes des consommateurs en matière de développement durable. Il est nécessaire que les entreprises suivent cette tendance du « consommateur-citoyen » préoccupé par l’engagement social et environnemental des produits qu’il se procure ce qui aura potentiellement un effet d’entraînement auprès des autres entreprises.
Ma conclusion
À l’instar d’autres acteurs du milieu socioéconomique, Isabelle T. Rivard agit en leader pour son industrie grâce à sa capacité d’entrevoir les tendances du marché et à soutenir son secteur pour y répondre. Le Créneau d’excellence AgroBoréal met ainsi l’épaule à roue pour faire du Saguenay–Lac-Saint-Jean une région reconnue autant pour son territoire boréal que ses pratiques d’affaires responsables.