Pour plusieurs, le développement durable est un concept vague, associé étroitement à la protection de l’environnement. Or, il s’avère beaucoup plus englobant et, surtout, profitable pour les entreprises qui adoptent une stratégie en ce sens. Les aspects environnementaux ne représentent qu’une partie des enjeux de développement durable en entreprise. Les aspects économiques et sociaux sont tout aussi importants. Si on envisage de se lancer en affaires, particulièrement dans le secteur agroalimentaire, avoir en tête dès le départ l’élaboration d’une stratégie de développement durable peut s’avérer des plus payants.
Afin de s’adapter au marché, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à investir dans une stratégie et des actions en développement durable. Elles investissent parce que, bien sûr, cela correspond à leurs valeurs, mais aussi pour répondre à la demande des consommateurs, des donneurs d’ordres et des marchés internationaux, donc parce que c’est rentable et que cela leur donne un avantage concurrentiel indéniable.
En effet, les grands donneurs d’ordres sont de plus en plus nombreux à adopter des pratiques d’approvisionnement responsable, exigeant de leurs fournisseurs qu’ils se dotent d’une stratégie en développement durable, pour leur entreprise comme pour leurs produits. C’est le cas notamment du Groupe d’approvisionnement en commun de l’Est du Québec, lequel achète pour plus de 15 millions de dollars annuellement du secteur agroalimentaire afin de fournir les établissements du réseau de la santé de neuf régions du Québec et qui est très proactif en matière d’approvisionnement responsable.
Par ailleurs, selon une récente étude, près de la moitié des 27 grands acheteurs québécois de fruits et légumes interrogés considèrent l’engagement en développement durable de leurs fournisseurs comme un avantage concurrentiel. On comprend mieux pourquoi un nombre croissant d’agriculteurs et de transformateurs alimentaires investissent dans une stratégie de développement durable pour améliorer leur performance. Celle-ci permet à l’entreprise de se pencher sur l’ensemble de son processus de production, sur son fonctionnement interne, sa gestion, ses ressources humaines, ses communications. Quel type d’emballage est utilisé pour le produit? Quel est le niveau d’efficacité de l’entreprise dans la gestion de l’énergie, de l’eau, des matières premières, des pesticides et des gaz à effet de serre? S’implique-t-elle dans la communauté et a-t-elle des objectifs clairs qui la guident? La rentabilité financière est-elle au rendez-vous?
S’adapter aux marchés, mettre en place des mesures correctrices, optimiser pour gagner de l’efficacité, tout cela nécessite temps, énergie et argent. Quand on se lance en affaires, qui plus est dans le secteur agroalimentaire, et qu’on prend en considération tous les éléments liés au développement durable grâce à une bonne planification, on fait des économies dès le départ, des économies qui nous rendent plus compétitifs. Mettre en place un modèle d’affaires responsable est un gage de succès et de prospérité pour l’avenir.
Frédéric Tremblay, agent de communication et de développement
Article paru dans l’édition de septembre 2015 du Magazine Agroalimentaire, publié par la Table Agroalimentaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean