On sait tous et toutes qu’il peut être difficile pour un ou une entrepreneur·e de trouver du financement, et qui plus est du financement à un bon taux d’intérêt.  C’est là qu’Evol se distingue.  Evol est un de ces nouveaux organismes de financement au Québec qui offre des taux d’intérêt réduits aux entreprises qui s’engagent dans une démarche en développement durable (DD).   Bien sûr, il y a des fonds dédiés exclusivement à l’adoption de pratiques écoresponsables.  Mais chez Evol, on s’adresse à tous types de projet d’affaires, tous secteurs confondus.   Mieux encore, si vous répondez à cette exigence, vous aurez accès gratuitement à une brigade d’experts, entre autres en marketing, en comptabilité, en gestion, en technologies et en DD.  Cela, pour répondre à toutes les questions que se pose un·e entrepreneur·e que ce soit en démarrage, en croissance, en acquisition ou en relève, les 4 phases d’entreprises auxquelles s’attarde Évol. 

Évol, une organisation qui se distingue

Ce n’est pas d’hier qu’Evol sort du lot.  Déjà, lors de la création de l’organisme en 1995, alors qu’Evol s’appelait Femmessor, sa mission était singulière :  offrir du financement uniquement aux femmes en affaires.   Depuis, l’organisme rebaptisé Evol en 2021, a beaucoup grandi, il se déploie maintenant dans toutes les régions du Québec et avec son enveloppe de 60 millions, il poursuit cette mission d’offrir du crédit, avec une approche humaine et des conditions avantageuses, aux communautés sous-représentées en entrepreneuriat :  les personnes racisées, immigrantes, les membres des Premières Nations et Inuits, les personnes de la communauté LGBTQ2+ celles en situation de handicap.  Voilà ce qu’on appelle de l’entrepreneuriat diversifié et inclusif.  Et quand on dit inclusif c’est bien réel, puisqu’il suffit que 25% des parts de l’entreprise soient détenues par une personne appartenant à l’un de ces groupes.  Donc, si le reste des actionnaires n’y appartiennent pas, on ne vous fermera pas la porte. 

C’est en 2021 qu’Evol a décidé de prendre ce virage important, celui du DD.  La directrice finance durable et accompagnement d’impact, Chantal Thieblin-Goffoz explique que

« c’est en raison du contexte international, des messages répétés du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et de l’ONU, en raison de cette sensibilité globale à l’égard du DD…   on s’est dit on va franchir une étape et on va même aller plus loin.  On ne fera pas que de la sensibilisation, on va inclure le DD dans nos critères d’admissibilité pour l’obtention du financement. » 

Le DD : de l’environnement, mais aussi du social

On l’a souvent dit, on doit le répéter, le DD embrasse très large.  On croit souvent, à tort, que ça se limite à la seule lutte aux changements climatiques et autres considérations environnementales. Mais les actions à caractère social, la philosophie et la gouvernance de l’entreprise elle-même sont des objectifs qui en font partie intégrante tout autant que la protection de l’environnement.

L’ONU a bien décliné tout cela dans ses 17 objectifs de développement durable (ODD) dont Evol a fait siennes pour évaluer et guider les entreprises qui se tournent vers eux.  On parle à la fois de santé, de bien-être, d’éducation, d’énergie, de l’usage de l’eau, de la gestion des déchets, tout autant que de justice sociale et de partenariat. 

Oui!  Le menu est gargantuesque et peut faire peur.  Chantal Thieblin-Goffoz se fait rassurante : 

« On s’inscrit dans la transition et on va accueillir l’intention d’impact de l’entrepreneur…  alors pour être admissible il faut que tu reconnaisses que tu as des impacts négatifs en DD, que tu vas les réduire et que, tes impacts positifs, tu vas les augmenter. »  

Autrement, il ne suffit pas de cocher une case qui témoigne de sa sensibilité au DD, mais ce n’est pas non plus de vouloir manger l’éléphant en une bouchée.  Au départ, il suffit que l’entrepreneur·e engage son entreprise dans l’une ou l’autre des 17 ODD de l’ONU et c’est suffisant pour être admis. 

Une grille d’analyse et une évaluation serrée

Dès le départ en 2021, Evol a développé une grille d’analyse du profil des entrepreneur·e·s qui intègrent des critères de durabilité.  Cette grille d’analyse, basée sur le 17 ODD de l’ONU, prend en compte la stratégie de l’entreprise ainsi que sa vision, ses préoccupations sociales et environnementales.  Cette grille est adaptée à chaque secteur d’activité et à chaque phase de démarrage ou de croissance d’une entreprise.

Cette analyse permet d’admettre ou de refuser une demande de prêt et de tracer le profil de l’entreprise en DD.  L’établissement de ce niveau de maturité en DD complète l’analyse du risque financier et permet d’établir le taux d’intérêt du prêt accordé à cette entreprise. Précisons que ce taux d’intérêt est réévalué chaque année.  Il continuera de diminuer en fonction des résultats de l’entreprise en regard de ses engagements ou d’augmenter si l’entreprise prend du recul.

Démystifier ce qu’est le  DD en entreprise

Comme le fait remarquer Chantal Thieblin-Goffoz, elle et ses collaborateurs et collaboratrices ont constaté que l’entrepreneur·e  « a souvent ces valeurs en lui, mais il faut que ça devienne les valeurs de son entreprise.  Parfois le mot « politique » fait peur, nous on se doit de le démystifier… on doit démontrer que les ODD de l’ONU c’est ultra accessible. »

De plus, la directrice finance durable et accompagnement d’impact d’Evol  croit fermement que l’implication des équipes dirigeantes d’une entreprise est un facteur clé pour le succès d’une démarche en DD. 

La question qui revient souvent c’est :  pourquoi devrais-je faire cela? Parce que d’être innovant, d’être un leader dans son domaine, d’être en conformité avec les valeurs du DD, ça peut être gagnant, payant.  Les exigences en regard de ces objectifs se multiplient de la part des grands donneurs d’ordre et des financiers ici comme à l’étranger.  Ce n’est plus à démontrer. 

De son côté Chantal Thieblin-Goffoz répond : « Parce qu’il y a urgence d’agir, parce que demain ne sera pas la même chose qu’hier… parce qu’il faut aller de l’avant, s’adapter et freiner suffisamment fort.  On le fait un humain à la fois, mais ça prend un effet de masse, il faut toujours être dans l’action. »

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Par Errol Duchaine

Photo : Chantal Thieblin-Goffoz, directrice finance durable et accompagnement d’impact chez Evol